Les russes blancs,chauffeurs de Taxis à Paris

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colombo
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Les russes blancs,chauffeurs de Taxis à Paris

Messagepar colombo » 22 déc. 2012, 14:05

Une petite vidéo d'un chauffeur de Taxi russe à Paris en 1966 sur ce lien http://www.rts.ch/archives/tv/informati ... lancs.html

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Près de 3 000 taxis russes ont sillonné les rues parisiennes !

En 1917, la révolution d'Octobre jetait hors des frontières de ce qui allait devenir l'URSS des centaines de milliers de réfugiés, dont beaucoup appartenaient à la noblesse, et surtout à l'armée russe. Ils se sont installés, en France, dans les grandes villes et sur la Côte d'Azur. A Paris, ils sont devenus, pour quelques milliers, ces fameux chauffeurs de taxi qui firent longtemps partie du folklore de la capitale.

" Dans les années 30, il y en avait plus de trois mille, dit André Korliakov, qui termine un livre sur l'immigration russe en France. 80 % Près de 3 000 taxis russes ont sillonné les rues parisiennes étaient d'anciens militaires et, parmi eux, il y avait de nombreux officiers supérieurs de la garde impériale. Ils avaient une excellente éducation, mais leur seule profession était la guerre. Or, ils savaient conduire, certains même avaient participé à des rallyes. C'est pourquoi ils se firent chauffeurs de taxi
. "

Retraité à... 92 ans !
C'était aussi un travail indépendant qui leur donnait du temps pour travailler au retour de l'ancien régime en Russie. Mais ils devinrent des professionnels consciencieux. « Pour mieux connaître les rues de Paris, raconte André Korliakov, ils avaient construit la maquette de la capitale en plâtre, sur une terrasse, avec toutes les artères. Ils apprenaient les itinéraires en faisant circuler de petites voitures. » Dans les années 50, il y avait encore plus de sept cents taxis russes dont la moyenne d'âge frisait les soixante-cinq ans. Le dernier a pris sa retraite dans les années 70. Jusqu'à quatre-vingt-douze ans, il avait satisfait aux exigences de la visite médicale obligatoire !


Intégration réussie !
Aucune comptabilité réelle n'a été tenue du nombre de Russes qui ont émigré après la révolution de 1917. En France, on en recensait près de 90 000 en 1931, dont 11 000 naturalisés.Ces immigrés ont cru longtemps qu'ils pourraient rentrer dans leur pays, mais ont fini par s'intégrer totalement à la société française.Aujourd'hui, nombre de leurs petits-enfants représentent les entreprises françaises dans l'ex-URSS.
SOURCE http://www.emigrationrusse.com/index.ph ... 69&lang=fr


Les taxis de la libération de Paris


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"Chambre syndicale des cochers-chauffeurs de la Seine

Le chauffeur : Aristoff Constantin, N° de diplôme : 00 490, N° de stationnement : 3729
est mandaté par son organisation syndicale pour être mis à la disposition de nos Alliés.
Pour le syndicat : un secretraire 6 sept 1944"
Le 24 août 1944, la 2ème DB du général Leclerc pénètre à Paris par la Porte d'Orléans.

Les chauffeurs de taxis parisiens, dont de nombreux russes blancs, sont mandatés par leurs syndicats (Ici la Chambre syndicale des cochers-chauffeurs de la Seine) pour être mis à la disposition des Alliés.

Le document appartenait à Constantin Aristoff, père du médecin Hélène Aristoff qu fut de longues années le médecin des camps de vacances russes de l'ACER à Saint-Théoffray dans l'Isère.
Marina Gorboff La Russie fantôme SOURCE http://bibliophilierusse.blogspirit.com ... paris.html


« Les chauffeurs de taxis et de grande remise occupent 8% de la population active russe.

En 1920, la Préfecture dénombre 8 400 taxis à Paris. Ce chiffre augmente rapidement, pour atteindre 20 000 véhicules en 1931 ; sous l’effet de la crise des années trente, leur nombre décroit à 14 000 en 1936, et à 10 000 en 1940. Avec les taxis de banlieue, on estime à 30 000 le nombre de taxis parisiens entre les deux guerres. Jusqu’en 1938, il n’existe ni conventions, ni numérus clausus dans la profession.

A condition de savoir conduire, chacun peut donc travailler dans une compagnie de taxis. Militaires, aristocrates et cosaques obtiennent aisément leur permis. Le métier offre de sérieux avantages : ce n’est pas un travail de fonctionnaire, des horaires souples permettent de mener parallèlement une activité politique et d’assister, à toute heure du jour et de la nuit aux réunions destinées à « sauver la Russie » des bolchéviks… des rencontres extraordinaires donnent parfois à l’émigré le « sentiment tragique de la vie » : anciennes connaissances retrouvées au hasard d’une course, hommes politiques que l’on cherche à influencer, millionnaires dont on attends des miracles pour la bonne cause… Les jours de repos, enfin, après avoir mis une gaine sur le compteur, le chauffeur, maître après Dieu de son véhicule et conscient de son privilège, se rend avec sa famille à l’Est de Paris, retrouver son cabanon et un bout de jardin, dans la douce France de Carné et de Prevert.

Près de 3156 chauffeurs de taxis russes, dont 1481 à Paris et 1 265 en banlieue, sillonnent la capitale.

L’association des chauffeurs et des ouvriers de l’automobile et l’Union générale des chauffeurs russes apportent leur soutien pour le règlement des assurances, les problèmes de contentieux et gèrent une caisse de maladie.

Dans les années cinquante, le Times recense encore 750 chauffeurs russes, dont l’âge moyen atteint 64 ans. Au début des années soixante dix, le dernier chauffeur de taxi russe, âgé de 92 ans, passait encore tous les ans la visite médicale exigée par la profession… »


"Le chauffeur russe" bulletin des chauffeurs de taxi russes

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"Le chauffeur russe"

Bulletin mensuel d'information de la Section Russe de la Chambre Syndicale des Cochers Chauffeurs
Bourse du travail. 3 rue du Château d'Eau, Paris X.
Numéro 26 de février 1938.

A la une : "Nos exigences"

Journal mensuel, publié à Paris, au contenu professionel et littéraire destiné aux nombreux chauffeurs de taxi "russes blancs". Le premier numéro est paru en mai 1928 sous la direction de F.I Verissotsky.
Le journal donne des informations sociales, syndicales, fiscales, des conseils techniques mais laisse aussi la place à la littérature avec des textes de Boris Zaitsev ou de Kouprine, des poèmes d'Ivan Bounine ou d'Irina Odoevtseva.

Des centaines de journaux et revues russes paraissaient en France dans les années d'avant-guerre. Beaucoup ont eu une existence ephémère. De nombreuses bibliothèques universitaires les collectent et les mettent à la disposition des chercheurs. On y découvre, parfois encore aujourd'hui, des textes ou poèmes oubliés de grands auteurs russes émigrés qui ont échappé aux chercheurs.


« Durant les vingt glorieuses, de 1919 à 1939, avec près de 45000 russes installés dans la capitale et sa proche banlieue, Paris devient le pôle d’attractions de toute la diaspora russe. » D’où le cliché du prince russe chauffeur de taxi : « ce nomade urbain toujours en déplacement, qui joue un rôle très important au sein de la communauté en exil : il transporte les nouvelles en même temps que les clients, il relie entre eux les différents "villages russes" - Asnières à Boulogne, Clichy à Meudon, il conquiert la ville et colonise les territoires limitrophes, les banlieues où l’exilé, avec un bouleau et un lilas, se recrée un semblant de terre russe »


« Avant-guerre, devenir taxi, c’était avant tout échapper à l’usine, à l’atelier. C’était aussi quitter les petites villes de province pour Paris, la capitale de la diaspora russe, où l’on avait plus de chances de retrouver des amis, des connaissances, et où existait un réseau d’entraide bien structuré. L'accès à la profession était encouragé par les représentants de la communauté russe, qui organisaient des cours du soir, publiaient des manuels en russe : pour de nombreux jeunes, jetés dans la tourmente de la guerre sans avoir eu le temps de terminer leurs études ou d'acquérir une formation, ce métier représentait la seule possibilité de promotion sociale » « Les critères d’embauche étaient sévères, les grands garages – la G6+1 en particulier – se montraient très pointilleux sur l’honnêteté : leur réputation était en jeu, il ne devait y avoir aucune réclamation ou plainte de la part des clients, ce qui explique la préférence accordée aux Russes que leur éducation et leur situation précaire incitaient à une conduite exemplaire à tous égards. »
« De 1926 à 1936, le nombre de Russes enregistrés dans la profession a plus que doublé, ce qui témoigne bien d’un enracinement dans cette activité »


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Caricature d'un chauffeur de taxi russe

Hélène Menegaldo note avec ironie :
"Dans l'entre-deux-guerres, les chauffeurs de taxi deviennent un "type" parisien, au même titre que les rapins de Montmartre. ou les concierges sur le pas de leur porte. On les retrouve dans les romans de gare, au cinéma même, car ils sont tous princes ou grands-ducs déchus, chassés par la révolution de leurs riches demeures où ils faisaient marcher au knout une armée de moujiks barbus... Ainsi les mythes naissent-ils du pavé parisien..."

Hélène Menegaldo : Les Russes à Paris : 1919-1939 Editions Autrement 1998, page 155

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Chauffeur de taxi russe lisant "La Russie illustrée" années 30


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PERMIS DE CHAUFFEUR DE TAXI DANS LES ANNEES 20

A lire aussi LA NOUVELLE CAPITALE DES RUSSES BLANCS.PARIS 1922 http://www.kalinka-machja.com/index.php ... &numero=37

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L’Union générale des chauffeurs russes
Carte de membre perpétuel de l’association professionnelle des chauffeurs de taxis russes créée en 1926 à Paris. Carte de M. Constantin Aristoff validée pour 1940.

Source http://bibliophilierusse.blogspirit.com ... usses.html

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"Ne courez jamais après une femme ou un taxi. Il en passera d'autres." Paul Reboux,écrivain.1877-1963.
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